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Les théories et bavardages de Mau Vaise
22 août 2019

Ciné’naze : Mes Critiques du Septième Art / Perdrix de Erwan Le Duc

perdrix

Petite intro relou que tu lis si tu veux : Il y a quelques années de ça, des copains du blog les Kritiques m’avaient invité à les joindre dans l’écriture de critiques ciné pour leur blog. Courte aventure, cependant j’en ai gardé un bon souvenir. Je dois donc les remercier grandement de m’avoir ouvert les voies de la critique dithyrambique (ou pas) et je me relance donc dans l’exercice sur mon blog, cette fois.

 

Target : le film « Perdrix »

Coupable : Erwan Le Duc

Complices : Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant …

Chef d’accusation : Film moyen qui m’a fait perdre du temps et de l’argent.

 

Déroulé du crime :

 

Mardi dernier, une envie subite de la jouer à l’ancienne et m’enfermer dans une salle de ciné, me prend. Ben oui, c’est plus trop dans mes habitudes de squatter les fauteuils rouges ces dernières années, avec la facilité qu’on a de trouver gratos des films et de pouvoir se gaver de séries plus ou moins mauvaises. Et là, première erreur de ma part, je décide d’aller payer 6euros50 (oui je paie moins cher parce que j’ai une carte cassos-minima sociaux) pour mater un film dont j’ai lu une critique plutôt bonne dans le magazine SoFilm. Est-ce ma référence ciné ? Non absolument pas. Je ne me fie généralement pas aux critiques des magazines ou autres revues ciné pour bobo intello qui s’intéressent aux problèmes des pauvres ouvriers uniquement quand ils sont joués par de riches comédiens. Ou qui encensent le cinéma d’outre Méditerranée à condition que ça reste sur les écrans et que leur population n’arrive pas à la traverser à la nage pour atterrir sur nos berges. Tolérants quand ils peuvent, racistes quand il faut. Ou vice versa.

Je m’égare, scuzi amici, mais faut bien que je crache un peu sur les gens ; c’est un peu mon credo au cas où vous l’auriez pas remarqué auparavant. Du coup, après avoir lu cette critique qui classait le film Perdrix sur je cite « la même étagère que Dupieux et Peretjako », je me dis que ça doit valoir le coup. Je connais pas Peretjako donc bon, je sais pas si ça l’emmerde d’être sur la même étagère que Perdrix mais je connais quelques films de Dupieux et je suis pas contre le délire. Me voilà donc intriguée. C’est parti, je file vers ma petite salle de ciné.

Pour faire un vague résumé du truc, c’est une histoire d’amour « boooring » vont sûrement beugler certaines et certains, « trop croquignoute » vont sûrement…miauler d’autres individus. Je suis pas une anti-comédie romantique, j’ai aussi un cœur même s’il est de pierre. Et si en plus cette histoire d’amour est complètement what the fuck à la Quentin Dupieux, j’y vois un fort potentiel.

On a donc Juliette Webb, jeune femme extravagante et grande gueule qui se balade comme une manouche sur les routes (la discrimination en moins) avec tout son barda dans sa caisse en mode « je n’ai aucune attache, personne ne pourra m’attraper, je suis un électron libre ». Caractère plutôt intéressant à traiter et à jouer quand on ne le rend pas complètement insupportable et imblairable…comme dans le film CuiCui la Perdrix. On a en face un flic de village pérave au fin fond des Vosges (alors je ne fais que retransmettre l’image que le film veut donner de ce village hein, moi perso, j’en sais rien si c’est chiant à mourir là-bas), ce jeune flic s’appelle Pierre Perdrix -vieux nom pourri- et il se fait chier dans sa vie de merde. En fait il est dépeint comme chiant lui-même donc le fait qu’il se fasse ièch a du sens. Personnage un brin antipathique puisque clairement le genre de personne qu’on a pas envie d’être, même si en réalité on l’est et qu’on ne se l’avoue pas. Dans un film c’est la personne qu’on trouve zerm et à qui on a envie de foutre un gros coup de pied au fion. Ces deux êtres que tout oppose -original n’est-ce point ?- vont se rencontrer par le plus GRAND des hasards lorsque Juju va se faire chourrer sa caisse par….une nudiste révolutionnaire ! Oui. Vous avez bien lu. Cette dite nudiste embarquant par la même occasion toute la vie de notre pauvre Juju. Mais par chance, elle est coincée dans le village de Pierrot le flic. Elle va donc porter plainte et tout le tralala et au commissariat on capte tout de suite que le Pierrot il craque pour elle et que la Juju se la joue « nan déso mec, moi je suis inatteignable ». A partir de là va se jouer la plus longue des parades nuptiales et la plus chiante aussi.

Au milieu de tout ça (y’a nous y’a moi…) y’a divers personnages inoubliables (lol) : la famille Perdrix avec Maman Perdrix jouée par Fanny Ardant ; une vieille femme seule qui anime une émission radio dans son garage et qui est encore transie d’amour pour son mari mort des années plus tôt. Un frère (Nicolas Maury) mou, incapable, dépendant à sa famille qui se passionne pour les vers de terre et sa fille Marion (qu’il a eu avec on ne sait qui et on ne sait comment quand on voit le personnage tout au long du film, on se demande. C’est un des trucs qui m’a bien faite bugger tout le film). Sa fille donc qui est juste une ado de treize ans, rien de plus simple et basique, qui aime jouer au ping-pong. Tout ce ramassis de personnages inintéressants alors qu’il y avait du potentiel, vit dans la même baraque. Et ne veut surtout pas que ce petit monde bien douillet soit ébranlé. Oupsy, here comes Juliette Webb the hurricane.

On a aussi les collègues flics de Pierrot qui n’ont clairement pas beaucoup d’intérêt donc j’en parlerais pas plus. La bande de nudistes révolutionnaires…c’est un non, aussi. Et une troupe de gens qui font de la reconstitution historique de champ de bataille… Pffff….

Sans trop vous spoiler, ce serait dommage, je suis sortie de la salle en me disant que le film était complètement à côté de la plaque sur tout. Le seul attrait que je peux lui accorder c’est au niveau de la photo et de la bande son à la limite. Quelques belles images et de beaux plans. Mais sinon, pour le reste, c’est un échec. Je n’ai pas aperçu, même une micro seconde, la main de Dupieux toucher ce film. Je n’ai pas ri, déjà que c’est pas dans mes habitudes ; j’ai peut-être esquissé un sourire à un moment. L’héroïne m’a énervée tout le long du film avec son attitude de connasse malheureuse, son pendant masculin Pierrot ne m’a fait aucun effet. Du tout. Leur histoire d’amour m’a laissée de marbre, absolument pas émouvante ni touchante. On s’en balek clairement de comment ça va se terminer entre eux, on a juste envie que la séance se termine. Les personnages secondaires, qui avaient des caractéristiques laissant croire que des scènes drôles et absurdes auraient lieu, étaient juste nazes. Les tentatives d’humour tombaient à l’eau à chaque fois et le plus triste c’est que tout le film je voyais très bien ce que voulait le réalisateur mais c’était raté. Ça se voulait absurde et loufoque… c’est un gros coup manqué.

On ne s’attache pas aux personnages, peu importe leur personnalité et leurs objectifs dans le film ; l’histoire d’amour est chiaaaaante mon dieu et le film est long, trop long. Des scènes supposées être drôles avec les nudistes ou les faux soldats sont juste inutiles. La relation entre le frère que je vais appeler Jimmy parce que je sais plus son nom et sa fille Marion est traitée mais en surface, elle ne sert à rien, ne donne aucune matière au film. A la limite on suit mieux le cheminement qui donne lieu au changement dans la tête de la mère, mais ça ne veut pas dire que c’est intéressant et qu’on y croit ou qu’on est touché.

Les hurlements de rire dans la salle me laissent supposer que des lecteurs et lectrices de Télérama ou SoFilm étaient présents et n’ont définitivement pas de goût. Moi j’ai attendu la fin du film en regardant l’heure, c’est triste. Déso Perdrix mais tu n’as pas enveloppé mon cœur de cinéphile de tes douces ailes divertissantes.

 

Verdict : Je déclare ce film coupable des méfaits susmentionnés. Et dans un élan d’immense clémence, je condamne le coupable et ses complices à faire mieux la prochaine fois. Vraiment mieux.

Cinéphilement vôtre

 

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