Les célibataires

            Alors, donc…Hmmm…S’attaquer à une grande partie de la population n’est pas évident. En effet, le taux de célibat doit être à peu près égal au taux de chômage en France. (Que ceux qui viennent d’aller vérifier cette info aillent se pendre, évidemment que c’est faux bande de buses !)

            Mais on en est sûrement pas loin ! On a tous un ou plusieurs célibataires dans son entourage, ils sont tous relativement différents. J’ai d’ailleurs, précédemment traité en détail de certains cas de célibataires tels « Les mecs à chats » mais là je veux taper dans le plus large. Dans le bon vieux cliché du célibataire relou, désespéré, endurci, célibattant et autres conneries d’adjectifs à ajouter après « célibataire ». On peut pas juste être « célibataire », nan, c’est forcément avec un qualificatif collé au cul. C’est déjà chiant d’être jugé par ces potes « couples chiants » -remember !- faut pas pousser, merde !

            Evidemment, le célibat n’est pas vécu pareil selon si tu es célibataire depuis toujours ou si tu es célibataire depuis deux jours. Il y a les bons vieux célibataires endurcis –pour ne pas dire désespérés- qui n’ont jamais effleuré de lèvres avec leurs langues ou de…nan j’arrête là c’est déjà très explicite. Enfin bref, qui n’ont jamais connu les plaisirs de la vie en couple. Pas ceux d’aller au cinéma, d’acheter un appartement, d’avoir un enfant, de fêter la saint valentin…nan les vrais et seuls plaisirs de couple : ceux de la chair ! (Pour les handicapés qui n’auraient rien compris.) Dans ce cas, ces célibataires là sont soit au plus mal dans leur estime d’eux même et de leur sexualité et ils achètent donc un chat (cf : « les mecs à chats ») pour se soulager…se sentir moins seul, pardon. Soit ils se disent être des personnes à part, sûres d’elles et de ce qu’elles désirent et décident que leur premier amour ne sera pas le premier con/la première greluche venu(e). Au fur et à mesure, ils se sont persuadés qu’ils devaient simplement être trop biens, trop spéciaux, trop originaux et que personne n’a su, n’a pu saisir leur attention et satisfaire leur désir de vie de couple. Bhen nan, ils doivent être au dessus de tout le monde donc quel faible et mortel humain pourrait leur arriver à la cheville et réussir à les pécho une bonne fois pour toute ?!

            Ensuite, il y a les célibataires qui se disent « battant(e)s ». En fait c’est tout simplement des nazes qui roulent des pelles quand ils sont bourrés et qui se réveillent le lendemain avec un gros tas dans leur lit. Ils vomissent. A cause du trop plein d’alcool. Et de la vue dudit gros tas. Et se jurent de ne pas recommencer le week-end d’après. Et le samedi suivant, le célibattant finit avec une coconne qui n’a même pas son brevet. Et pas de culotte non plus. Les célibattants disent aimer leur vie trépidante qu’ils disent assumer et vivre pleinement. « Ouais, moi je m’amuse, je m’éclate. Je fais ce que je veux, c’est bien mieux. Heu YOLO quoi ! » Ce qui veut dire « J’arrive pas à trouver un mec bien qui me prenne pas pour une conne ou qui ne soit pas un gros blaireau. J’aimerais aussi faire des week-ends à la Baule avec mon mec mais en attendant je baise avec n’importe quoi tous les week-ends. » Le célibattant en fait, il fait autant pitié que le célibataire désespéré. Y’a peut-être des personnes à réunir sur ce coup là ?

            Il y a aussi les célibataires qui n’ont pas envie de rester célibataire, qui se donnent du mal pour ne plus l’être mais qui n’y arrivent pas…C’est à coup de « Peut-être un collègue sur mon nouveau lieu de travail… », « Peut-être à la prochaine soirée, un pote de Riri, de Fifi ou de Loulou ? », « Peut-être le père de ma meilleure amie ? », « Peut-être le frère de ma sœur ? »…Ou alors peut-être sur un site de rencontre. Ha ! Les sites de rencontre ! Il y en a pour tous les goûts : du plus classe au plus cheap. Du plus religieux au plus discriminant. Du plus express au moins rapide à aboutir. Du plus intellectuel au (beaucoup) moins intellectuel. Enfin bref, t’as le choix quoi. Et ça en deviendrait presque une drogue, il faut aller vérifier tous les soirs les nouveaux arrivés. Les nouveaux messages. Les nouvelles étoiles qu’on vient de nous attribuer. Enfin bref, les rencontres s’enchaînent en une semaine et les célibataires impatients ne se rappellent même plus qui est qui. C’est un peu le fast-food des rencontres amoureuses. C’est beaucoup trop hasardeux et peu sûr de laisser faire les choses naturellement et spontanément. D’ailleurs quand ça leur arrive, les célibataires impatients ne le captent même pas. « Quoi, t’es qui toi, tu sors d’où ? Tu vois pas que je suis occupée ! » « Je voulais juste vous payer un verre… » Et voilà la célibataire replongée dans son téléphone à cocher qui est beau et qui est pas beau. Et qui sera le prochain avec qui elle partagera un verre ou un sandwich en semaine. Ou bien son lit.

            Existent aussi les célibataires qui ont décidé après trop de vie en couple que finalement ils étaient bien mieux seuls, et moins mal accompagnés. Bon souvent, ces célibataires qui prennent cette décision sont restés au maximum sept mois avec un(e) conjoint(e) mais c’était beaucoup trop étouffant pour eux. Tellement étouffant que même pendant leur relation, ils ont du aller respirer dans les bras d’un(e) autre. Ces célibataires là –donc- eux, ce qu’ils aiment c’est faire les rapaces dans tout endroit blindé de cibles…heu de monde. En général, ils rencontrent souvent les célibattants avec qui ils ont moins de mal à conclure. Il suffit de leur faire croire que «peut-être, on verra, à voir » (c’est très important d’insister sur le carpe diem avec le célibattant, pas de pression, ça peut le faire décamper). Et c’est comme ça que le célibattant finit avec le célibataire affirmé qui a juste envie de niquer, qui est en général un abruti fini. Il/elle a été dégoûté par son dernier partenaire dont le QI était similaire à celui d’une mouche et qui voulait un enfant, le mariage et un chien au but de six mois de vie de couple. On retrouve les célibataires affirmés dans tous les bars, les boîtes de nuit, dans les gares, dans le bus, au cimetière bref là où il y a du monde. Son regard est bien souvent lubrique et insistant. Si vous le soutenez, il ne tardera pas à vous aborder en vous demandant un briquet ou en dégainant ces blagues pourries toutes faites, qu’il sort à chaque fois.

            Enfin, y’a les célibataires qui s‘en branlent et qui s’occupent comme ils peuvent. En fait, y’a les célibataires qui se font chier et qui aimeraient alimenter leur tableau de chasse tous les week-ends mais la flemme. Ces célibataires là, en généra, préfèrent écrire des articles bidons sur un blog soi disant drôle. Bon…Pourquoi pas… Après tout, ça occupe les soirées, pendant que certain(e)s boivent un verre avec leur TinderTarget, d’autres pleurent sur leur solitude accablante et que d’autres se tapent un mec dont le prénom a été oublié en même temps qu’il lui arrachait son chemisier.

                                                                                                          Célibatairement vôtre